Pour se rendre à Aqaba depuis Amman, il y plusieurs possibilités :

Pour les pressés qui ne pensent qu'à faire la route, il y a l'autoroute du désert, une route à deux fois deux voies, qui passe au milieu du désert jordanien. A plus de 100
km/h, on y dépasse de nombreux camions et de contrôles de vitesse. Après 300 km, la Mer Rouge s'ouvre à nous.

Pour les moins pressés, on peut descendre jusqu'à la Mer Morte, longer cette dernière pour ensuite remonter vers Aqaba, en longeant la frontière israélienne, tout au long
du rift.

Enfin, pour ceux qui savent prendre le temps, il y a la route des rois, qui longe par son sommet la vallée du Rift. C'est une route commerciale ancienne qui reliait l'Egypte à
l'Euphrate, en passant par la Jordanie et la Syrie. Les Nabatéens de Petra l'ont abondamment utilisée. L'empereur romain Trajan l'a restaurée. Elle fut également utilisée
pour de nombreux pèlerinages chrétiens (la route passant par le mont Nebo et le site du baptême du Christ) ou par les musulmans (lors du Hajj en route vers la Mecque).
J'ai donc emprunté cette route depuis Amman afin de me rendre à Petra. La route passe tout en haut de la réserve naturelle de Wadi Mujib. Descente abrupte jusqu'au
barrage, puis remontée tout aussi impressionnante de l'autre côté. Ceux qui ont le vertige n'ont qu'à bien se tenir.


Et par la suite, nous arrivons à l'étape du jour à mi distance entre Amman et Petra : : Kerak et son château, connu comme le château des croisades le plus impressionnant de
la région, les deux autres étant en Syrie.
Al Karak est aussi connue pour être la capitale du plat national jordanien, le mansaf.
La ville fut connue dès l'époque des temps bibliques (lors de l'Exode, Isaiah (16:7)) et du Royaume des Moab. Mais Kerak a vu aussi passer les Nabatéens (installés à Petra),
les Romains et les Byzantins (avec la présence d'un archevêque), jusqu'à l'arrivée des croisés qui y ont construit le château. Depuis, c'est resté une ville principalement
chrétienne, même sous le règne des Arabes. Le château fut construit par Payen le Bouteiller dès 1142, après que ce dernier ait reçu Kerak en 1126 des mains du Roi Baldwin
II de Jérusalem. Kerak a alors remplacé la ville de Shobak comme capitale de la Transjordanie (qui deviendra alors la Jordanie en janvier 1949). Le château a résisté aux
attaques des Saladins en 1183 et 1184, mais tomba finalement en 1189 aux mains des Mamluks. En 1840, un conquérant Egyptien s'empara du château et le détruisit en
bonne partie. Le site fut par la suite géré par les britanniques après la première guerre mondiale, jusqu'à ce que l'émirat de Transjordanie fut établi en 1921.
Le château est un exemple typique de l'architecture des croisades : style roman, nombreux corridors, portes massives. La partie originelle se reconnait à sa pierre
volcanique. Les additions successives par les gérants arabes se remarquent à la pierre blanche. Il s'étend principalement sur deux niveaux, visitables. Je vous laisse apprécier le site et le paysage.





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